Tenerife 2014 / Day 6 : Tout au bout de la faille !

Destination du jour : Masca !

Il faut une heure, depuis Las Américas, pour rallier ce village perché sur les falaises de Los Gigantes. Les cinq derniers kilomètres sont des lacets étriqués, où les voitures se croisent à peine. De l’autre côté, le vide et l’océan à perte de vue. Sensations garanties, surtout quand on croise des bus !
En revanche, il faut venir tôt. À notre arrivée à 11 heures, les places de parking se font déjà rares.

Le village, situé dans le Parque rural de Teno (nord-ouest de Tenerife), est superbe mais il vaut surtout pour la rando qu’il offre : el barranco de Masca. Une faille qui conduit sur la playa de Masca et l’océan. Le propriétaire du bar voisin de la ligne de départ annonce 2 heures, 2 heures trente pour la descente selon le rythme. Le panneau « officiel » annonce trois heures et appelle à la vigilance avec risques de chutes de rochers, des zones qui donnent sur le vide, etc. Descendre relève de sa propre responsabilité.

Le chemin est en effet très escarpé. Ne vous y aventurez pas sans de bonnes chaussures et un minimum d’endurance.
Le balisage est plutôt discret (des chiffres, des marquages jaunes ou blancs, des petites statuettes de pierre… les gens) mais le chemin se trouve relativement facilement. Impossible de se tromper de toute façon ; si d’aventure vous bifurquez au mauvais endroit, vous vous rendez compte rapidement que ce n’est pas le bon chemin. Bref, impossible de se perdre. Et, même si les touristes ne sont pas forcément très nombreux à emprunter le parcours, on est rarement seul.

Cette plongée dans la faille est magique. Et point très positif, on est à l’ombre ! Car le ciel est encore très bleu et le soleil cogne. Nous avons même le plaisir de croiser trois chèvres !
Tel un oasis dans le désert, la plage ne semble jamais montrer le bout de son nez. Mais au bout d’environ 4,5 kilomètres, la dernière brèche s’ouvre sur l’océan à perte de vue. Cette vision efface la sueur, la fatigue, les genoux cognés entre deux rochers… Nous aurons mis 2h15 au total. On a un peu mis le turbo, pas d’arrêt ou presque.

Dés l’arrivée, un monsieur aux cheveux peroxydés, qui laisse apparaître ses belles fesses blanches sous son short porté trop bas, propose des cold drinks. Il faut bien tout le sucre d’un Coca pour nous redonner des forces.

Il nous indique également qu’il vaut mieux éviter la « vraie » plage, qui a connu ces derniers jours des éboulis de rochers (un panneau affiche d’ailleurs « prohibido »). Il nous invite plutôt à rejoindre un promontoire de roches, planté au-dessus de l’océan. Nous nous y rendons immédiatement, nous sommes alors vraiment seules au monde… Et un petit plongeon s’impose ! L’eau est toujours aussi transparente et agréable pour faire le petit poisson dedans.

C’est de ce même promontoire que vous pouvez prendre un bateau pour éviter la remontée à pied. Il faut compter une dizaine d’euros, et vous circulez alors le long des falaises Los Gigantes. Cela peut être une belle alternative si vous ne souhaitez pas les observer via la sortie en bateau de cinq heures dont je vous parlais hier.
De Los Gigantes, vous pouvez prendre un bus ou un taxi qui vous ramène à Masca. Vous pouvez vous décider au dernier moment, le monsieur peroxydé vend aussi des tickets de bateau !

Nous, on est des warriors alors on refait le même chemin en sens inverse. Il nous semble bien plus facile dans ce sens, pourtant ça monte. Toujours en mode turbo, on se dit qu’on devrait être plus rapides encore qu’à l’aller. C’était sans compter sur le dernier kilomètre qui est juste un tueur de jambes. Pleines d’entrain ce matin, et surtout reposées, on n’avait pas remarqué que la descente était aussi abrupte et qu’elle nous réserverait un retour de montée difficile. On a vite compris… Malgré une baisse de régime sur cette dernière portion, on a bouclé la marche en 2 heures !

Nous arrivons tout juste à nous traîner jusqu’au petit bar de ce matin où nous avions demandé nos infos, Aquí Me Quedo. On s’assoit et on boit ! C’est tout…

Je recommande vivement cette excursion si vous vous en sentez la forme. Elle offre encore une autre appréciation de Tenerife et un bain juste ce qu’il faut de rafraîchissant.

Ce soir, la douche s’est accompagnée de longues minutes d’eau froide sur les jambes pour tout décontracter et éviter les courbatures. Verdict demain matin au réveil.

En attendant, on se prélasse devant un plateau de tapas de chez Pipo. Que c’est bon les vacances !