Quand nous quittons la gare de Washington, nous étions encore naïves, enthousiastes à l’idée d’avaler des kilomètres en bus. Comme dans les films, dans les bouquins d’aventures. Nous avons alors la sensation d’expérimenter le vrai road trip, avec son lot d’éléments un peu roots.
Aujourd’hui, nous en rions. Sur le moment, ce fut plus chaotique.
Nous avons donc embarqué dans un Megabus à la gare routière de Washington vers 11:00 pm. Direction : Charlotte. L’objectif était de faire la route de nuit, pour que cela passe plus vite.
C’était sans compter sur la clim’ qui soufflerait de l’air froid tout la nuit. A renfort de chaussettes et d’étoles, nous tentons de combattre cette glaciation de la cabine de bus. En vain. La nuit est donc courte et les yeux sont encore fatigués quand nous descendons à Charlotte à 6:40 AM, le dimanche 24 juin. Là, un ciel dégagé et très lumineux nous accueille. La chaleur aussi. Mais nos corps sont frigorifiés.
Pourquoi une escale à Charlotte, direz-vous ? Une de mes idées saugrenues. De visiter un lieu de tournage de nombreuses séries TV. Pas de grandes oeuvres (Dawson’s Creek, One Tree Hill pour n’en citer que deux…) mais certains poncifs ont à la vie dure. Marjolaine se mord déjà les doigts de m’avoir écoutée…
Bref, nous sommes sur place et notre Greyhound bus est réservé pour le milieu d’après midi. A la station au levrier, on dépose nos bagages ($3 par heure et par bagage) et on se débarbouille rapidement.
Et à nous Charlotte city ! Rapidement, nous nous rendons compte que dans l’espace temps qui nous est accordé, nous ne ferons pas grand chose. Oui, nous aurions dû filer direct sur New Orleans. Mais l’heure n’est pas à la discorde ni aux reproches. Plutôt à celle du repos…
Nos pieds n’ont pas la force de déambuler beaucoup et la fontaine de Ward Park nous accueille à bras ouverts. Nous nous affalons sur les rebords et dormons, dormons, dormons…
Nous avons été visités par un gros chien, une femme qui s’est lavé les pieds au gel douche, un homme qui y a nettoyé et rempli sa bouteille. C’est Marjolaine qui m’a raconté. Moi, j’ai roupillé. Et le soleil m’a doucement réveillée à 10:20 AM.
Que faire un dimanche matin à Charlotte quand l’envie nous a un peu (et momentanément) quittées ? Un brunch au Caffé Siena. Un endroit au cadre superbe qui propose a breakfast buffet, des blueberry pancakes à tomber…
Rédaction de cartes postales, du carnet de bord, longue discussion avec nos voisins de table en visite dans la ville pour le concert de Tim De Graw… Et nous voilà reparties pour la Greyhound station.
Nous mettons à profit notre temps pour réserver notre chambre pour les trois nuits qui suivront, à la Nouvelle Orléans. C’était très drôle de flipper à Washington, DC. Once.
Après un petit somme, nous prenons place dans le bus à l’assaut de Columbia, South Carolina. On pensait avoir tout vu avec Megabus ; c’était finalement la grande classe.
Les bus de la marque emblématique du transport en commun aux US sont usés… Tout se passe par escale, avec des pauses parfois de plusieurs heures entre deux arrêts… et des retards. Nombreux. Le manque de clarté quant aux portes d’embarquement, l’absence d’amabilité des guichetiers et conducteurs, hommes et femmes, sont légion.
Columbia, Atlanta, Montgomery, Mobile… Autant de visages de l’Amérique, de ses populations… et de clim’ à fond les ballons. Nous sommes couvertes de la tête aux pieds, mais le froid est saisissant. Mes demandes à l’une des conductrices resteront vaines. Il faut dire que nos compagnons de voyages sont tous en tongs et tee-shirts… Si l’on a un conseil des fois que vous vous aventuriez dans un tel périple, prévoyez les couvertures !
A 8:30 AM, the next day: New Orleans, here we are! Finally…