Trek à La Réunion – part I

Jour 1 :

Après le Pérou en 2022, Madère l’an passé, cap sur La Réunion avec Régis pour une nouvelle aventure trek !

Nous avons choisi Terres d’Aventure pour organiser le voyage

Départ de la gare de Nantes à 11h pour rejoindre Charles de Gaulle en début d’après-midi. 

Sur place, un agent Terres d’Av nous attend pour nous remettre nos billets. Je me fais offrir au passage un stylo vu que j’ai laissé le mien sur le bureau en partant…

L’enregistrement se déroule fissa. C’est un peu plus compliqué pour passer la sécurité. Une longue file d’attente s’étire mais, au final, c’est plutôt rapide. Surtout que nous testons l’une des machines qui permet de scanner les sacs sans avoir à sortir les appareils électroniques ni les liquides. Ça sent le test JO. 

Pour le passage de contrôle aux frontières, bye bye les humains aussi. C’est une machine qui scanne notre passeport, notre visage et vérifie que tout match. 

Il est 17 heures, nous avons laissé nos empreintes électroniques de partout. Nous pouvons sereinement attendre notre vol de 19h avec Air Austral !

Bon, la sélection de films n’est pas fofolle. Impossible de brancher mon casque Bose en plus car prise spécifique. Le plateau du dîner est en revanche plutôt pas mal pour un repas dans les airs. 

Le plus difficile : les turbulences, ça n’a pas arrêté !

Jour 2 :

À 4h, heure française, nous sommes réveillés en fanfare par l’hôtesse de l’air qui annonce le petit-déjeuner. 

Bon, là, ça aurait pu être mieux. Les viennoiseries n’ont pas été cuites le matin comme dirait Régis. 

À 8h, heure locale, nous nous posons à l’aéroport St Denis Roland-Garros. Il fait 27 degrés sur le tarmac ! 

Notre guide Jérôme, de Terres d’Aventure, nous attend. L’équipe est au complet : Corinne, Orléane, Jean-Noël, Emmanuel, Emmanuelle et Caroline. 

Premier arrêt guère dépaysant : le Super U St Denis cœur de ville pour le pique nique du midi. Comme dirait Stephens dans le film Speed : « mais j’en viens du Super U ! ».

On fait un arrêt clic clac à la Cascade de Niagara puis à celle de Blanche (la plus haute d’Europe) où Jérôme nous fait déguster de la goyave fraîche. 

Pour le pique nique, on se pose sur la pente Carozin. 

Ensuite, direction notre gîte Chez Arlette au village de Grand Ilet, bourg agricole à 1100m, porte d’entrée pour accéder au cirque de Mafate. Nous faisons connaissance avec les moustiques !

Douche (enfin) et préparation du sac pour les quatre prochains jours. Toujours compliqué de ne pas prendre trop, sans ne pas avoir assez. 

En attendant notre rendez-vous de 18h, nous nous baladons dans le village sans destination. 

Nous nous installons ensuite dans un café. 6,20€ les 4 bières et un café, une affaire !

À 18h, on s’installe à la terrasse du gîte pour écouter le briefing des prochains jours. Bon, tout n’est pas hyper rassurant mais maintenant qu’on est là, il va falloir marcher et, a priori, escalader aussi ! 

Ensuite, direction Chez Serge pour le dîner. Un établissement un peu spartiate, tables et chaises en plastique dans un espace rétréci, mais ne jamais se fier aux apparences ! Tout est délicieux. 

On commence par un TiPunch – Régis en aura 3, le sien, le mien après y avoir trempé mes lèvres et celui de Jean-Noël. 

L’entrée est un gratin de chouchou – de son vrai nom chrystophine, légume local. 

Puis du riz agrémenté de morue, de poulet, de petits pois et, bien entendu, de rougail saucisses ! 

En dessert, un yaourt et son coulis de mangue. 

Idéal pour le plein de carburant avant d’attaquer les choses sérieuses demain. 

Jour 3 :

La journée démarre tranquillement par un rendez-vous à 8h pour le petit-déjeuner. Le soleil cogne déjà assez fort sur le parvis chez Arlette. 

Pour une fois, j’ai trouvé un copain de no breakfast comme moi en la personne de Jean-Noël. Nos acolytes ont, pour leur part, l’air de se régaler avec la confiture maison et le pain frais. 

Un peu après 9h, nous nous mettons en route pour le bus afin de rejoindre notre point de départ au cœur du Cirque de Salazie. 

On commence par de la descente, ce qui n’est pas ce que je préfère mais c’est ce qui fait aussi le charme des treks. 

J’écume mes nouvelles chaussures de randonnée Millet, je sens que ça frotte un peu alors je profiterai du déjeuner pour strapper avec du Compex. Mieux vaut prévenir que guérir !

Nous avançons relativement d’un bon pas. Vers 12h30, nous installons à l’ombre pour le déjeuner. Nous sommes au cœur de la vallée d’Aurère. 

Jérôme a encore eu très bon goût dans le choix des snacks. 

Deux heures plus tard, nous posons nos enclumes, pardon nos sacs, au gîte qui nous hébergera pour la nuit, Chez Guy Libelle, dans la commune de l’Ilêt à Malheur. 

En parlant de sacs, Orléane et Caroline sont particulièrement douées pour faire rentrer une tonne de choses dans des micro sacs à dos. Un truc de dingue !

On se pose à peine qu’on repart en direction d’Aurère pour finir la journée. 

En matériel allégé, ça change tout. 

Pour l’instant, pas de paysage à couper le souffle mais nous ne sommes qu’au début. 

Et les choses sérieuses commencent demain. D’ailleurs Jérôme se fait un malin plaisir à nous briefer de façon un peu inquiétante…

En fin d’après-midi, nous prenons nos quartiers au gîte aux installations sanitaires nickel chrome. La douche nous a fait un bien fou pour enlever la « colle » de la crème solaire et de l’anti moustique !

Surtout, le meilleur est au programme : le dîner ! Encore des plats très simples, faits maison, excellents en bouche avec au menu : salade de choux / carottes, riz lentilles civet de canard et un succulent gâteau de patate douce pour conclure ce festin. 

L’ambiance de groupe est créée, c’est comme si on avait fait tous nos voyages ensemble ! 

Distance parcourue : 12,30 km.

Jour 4 :

Départ un peu plus matinal ce matin mais pas violent non plus. 

Après le petit-déjeuner, nous nous mettons en route vers 8h. 

On alterne entre descente de marches et grosse montée au soleil à la découverte des Bas Mafate. 

Généralement, le lit de la rivière et sa passerelle constituent des repères d’inclinaison. Et le monde n’étant pas toujours bien fait, le soleil cogne quand on grimpe, les arbres nous préservent en descente. Notamment des bambous gigantesques de 300 ans d’âge. 

Avec Régis, on cherche encore l’intensité du programme vendu par Terres d’Av. Les pauses sont interminables. 

Bref, on quitte l’Ilet (ravin) à Malheur pour basculer vers l’îlet à Bourse avant de nous installer au Gîte Le Pavillon pour le déjeuner à Grand Place. 

Le repas est moins diversifié qu’hier avec un sandwich thon maïs (il faut chercher un peu le thon) et des bouchons (ravioli vapeur au porc). C’était un poil plus sympa hier avec samossa, raviolis et piment panés. Heureusement, nous avons comme toujours un ananas pour le dessert, découpé avec dextérité par Jérôme. 

On se remet en route pour rejoindre notre gîte du soir : Chez Timon, installé sur l’îlet des Lataniers. 

Pour y aller, encore de nombreuses pauses… bon, j’avoue que celle qui nous a permis de déguster des fruits de la passion direct sur l’arbre était plutôt agréable. 

En revanche, celle sur l’îlet de Cayenne pour admirer la rivière en contrebas un poil trop longue à mon goût. 

Bon an mal an, nous arrivons sur la dernière difficulté de la journée. Le groupe se sépare en deux, Jérôme fermant la marche. 

J’ouvre la marche avec, dans mon sillage, Emmanuel, Jean No, Régis et Orléane. 

Jérôme avait estimé notre temps en 15/20 minutes. Il nous en faudra un peu moins de 15 pour rallier la vierge qui fait officie de repère d’intersection et de point de ralliement. 

Le chemin n’est pas forcément escarpé mais l’enfilade de marche est casse patte et la chaleur harassante. Heureusement, le soleil s’est caché. 

Un poil après 16h, nous posons donc nos sacs Chez Timon

On commande une tournée de Dynamalt (boisson énergétique locale), de Dodo (bière locale – La Dodo lé la), Perrier, etc. 

Le gîte est clairement plus roots que celui d’hier avec un dortoir commun, heureusement il n’y a que nous et deux toilettes / deux douches extérieurs. 

Pour la douche, il y a l’option dans la douche de droite avec pommeau mais eau froide ou sans pommeau mais eau chaude dans la douche de gauche. Faites vos jeux !

Au final, nous sommes tous ravis, dans tous les cas, de pouvoir laver la journée. 

Quartier libre puis, à 19h, on passe à table. 

Nous sommes désormais familiers du rituel : salade choux carottes en entrée, du riz et ses assortiments (poulet, lentilles, rougail saucisses) en plat. En dessert, un banana bread à tomber !

On profite du dîner pour poser des questions à Jérôme sur l’organisation de ces petits villages, inaccessibles par la route. Les rotations d’helico à 1500€ la mise en place (mutualisée entre les bénéficiaires) + 1,20€ par kilo de livraison. 

Les services sociaux qui viennent au dispensaire une fois par mois. Le courrier livré une fois par semaine. 

Clairement, depuis la Métropole, nous vivons à des années lumière de leur quotidien.

Distance parcourue : 11,2 km

Jour 5 :

Chose promise, chose due ! À 5h du matin, Jerôme allume le téléphone, signe que nous devons nous réveiller. 

On s’habille, petit-déjeuner, on chausse la frontale et hop là, c’est parti pour la première ascension afin de rejoindre la canalisation des Orangers (sous le sol, longue de 15km, installée en 1970). Comme réveil musculaire, il n’y a pas mieux. 

Ensuite nous prolongeons vers l’Ilet aux Orangers avec encore de belles marches à gravir. 

J’ai de la chance, Emmanuel est sur mes talons et c’est une vraie radio alors je ne m’ennuie pas et la grimpette passe ainsi plus rapidement. 

Il est 7h15 et nous assistons aux premières rotations d’hélicoptères qui promènent les touristes dans le ciel. 

Il nous faudra 90 bonnes minutes de plus pour rallier La Brèche. Nous avons alors rendez-vous avec le soleil puissant. Nous sommes contents d’avoir parcouru la première partie sans soleil car nous sommes déjà tout dégoulinants. La seconde partie jusqu’à Roche Plate promet de faire chauffer l’organisme. 

Nous admirons le rempart du Maïdo qui domine le cirque de ses 1200m de verticalité. 

Et, en attendant le reste de la troupe, on regarde une opération de secours en hélicoptère, impressionnant !

Nous enchainons ensuite ascensions et descentes, qui cassent bien les jambes. Et même si le soleil n’est pas toujours de la partie, l’humidité fait que nous transpirons bien. 

Positivons, nous avons le temps de sécher à chaque pause qui s’étire… 

Enfin, vers 12h45, nous arrivons à Trois Roches pour le pique nique. On pose nos fesses à la Tizanerie des 3 Roches chez Bernard. 

On fait marcher l’économie locale en commandant des citronnades. 5€ !! La crêpe Nutella au même prix serait presque une bonne affaire. 

La salade de pâtes est la bienvenue, elle aurait été encore plus appréciée si plus copieuse et si les miettes de thon ne se battaient pas en duel. Avec Régis, on pense qu’une boîte de thon a été partagée entre nous 8….

Orléane se laisse tenter par la crêpe Nutella, c’est vrai qu’elle est massive, presque un pancake !

À la reprise, nous rejoignons la cascade alimentée par la rivière des galets. 

Jérôme saute de pierre en pierre mais nous conseille de déchausser. En bons touristes téméraires, nous remontons la rivière pour tenter de trouver un passage qui ne nécessiterait pas de déchausser. Bon, on n’a pas trouvé. 

Ensuite, c’est direction la Plaine aux Sables avec une ascension de la mort. 

Avant de nous élancer, Jérôme a annoncé la couleur : c’est dur mais rapide. Pour ma part, j’ai surtout senti le dur. Beaucoup de rochers, nécessité de s’agripper avec la main restée libre – l’autre tenant les bâtons – pour pousser et grimper. La charge du sac à dos n’aide pas non plus. 

Mais on arrivera tous au bout ! Bon, on pâlit un peu quand Jérôme nous annonce que, après demain, on a la même au programme mais en 4 fois plus longue…

Le reste de l’itinéraire est presque de la rigolade au regard de cette côte franchie. Nous posons nos sacs vers 16h15 au Gîte Gravina Martial. Sis Plaine aux Sables et ses 9 habitants – faible ressource en eau. 

Des dortoirs hyper clean, sanitaires idem. 

La douche est un régal après cette journée de quasi 12 heures ! Et les 1500 D+ ont bien piqué !

On passe le temps en discutant et l’appel du dîner à 18h20 fait plaisir car les estomacs sont dans les talons après la petite salade de pâtes de midi. 

On commence forcément par un Ti Punch. Et cette fois ils ont pensé à Jean-Noël et moi avec un jus soft pomme vanille fort sympathique. 

Ensuite le rituel se poursuit : salade de chouchou (et pas chou) & carottes / riz cari poulet lentilles / gâteau de chouchou. 

Et ensuite on discute, on débat : héritage, succession, impôts… 

À 21h20 nous levons le camp alors que la salle d’accueil a mis une barrière horaire à 21h30. 

Distance parcourue : 15,15 km

Jour 6 :

Et hop, un second réveil à 5h ! On y prendrait presque goût, non je déconne !

Il fait un peu plus nuit et frais qu’hier matin mais comme on démarre par une ascension, l’organisme se réchauffe vite. 

Direction La Nouvelle pour récupérer nos sandwichs à la boulangerie chez Maurice. 

Puis on prend le chemin du col des bœufs en passant par la plaine des Tamarins. 

Finalement, à la bifurcation, Jérôme privilégie le col de Fourche. C’est plus raide mais il y aurait moins de boue. On le croit sur parole. 

La montée est très escarpée avec des enchaînements de roches et de racines épaisses. Les quadri travaillent à fond. 

Au sommet, à 1200, un vent frais nous cueille. 

Et à partir de là, ça va être la grande descente vers Hell-Bourg. Franchement pas ma discipline préférée.  

Jérôme nous briefe : ne pas utiliser les dragonnes des bâtons de sorte que, si on tombe on lâche tout, s’aider de ses mains voire de ses fesses. 

En effet, ce n’est pas une partie de plaisir et on fait connaissance avec la boue. 

Ne pas se presser, bien prendre ses appuis. Pas de place pour la distraction. Sauf peut-être quand il commence à pleuvoir alors que Jérôme avait indiqué que ce n’était pas au programme du jour. Bon, pour lui, ce sont des gouttes, pas de la pluie. Tout est toujours question de perspective… 

Cette descente est vraiment harassante, surtout avec les pierres glissantes et la rivière des Fleurs Jaunes à enjamber régulièrement. Normalement, nous devions titrer jusqu’à Grand Sable pour le déjeuner mais les premiers estomacs se manifestent. On se pose donc sur une plateforme avec un peu de pluie et un sandwich. 

Jérôme ayant compris que je n’étais pas fan de charcuterie ni de viande m’en a commandé un veggie. 

C’était alors le suspense : thon ? sardines ? chouchou ? Non non et non, ce sera des cornichons ! 

Le truc un peu déconcertant, maintenant que nous sommes dans les journées longues et difficiles, les repas du midi sont plus légers que ceux des les autres jours quand on se baladait. 

Bref, le sandwich est vite expédié, le morceau de chocolat Crunch aussi car un grain décide de venir nous rendre visite.

On remballe, on enfile la gore tex et hop on reprend la descente. 

Vraiment un supplice pour moi, heureusement je sens la présence rassurante de Régis derrière moi. 

Ce qui ne m’évitera pas la petite chute sur les fesses mais tout en douceur.

Ça se complique encore quand il s’agit de traverser une dernière fois la rivière des Fleurs Jaunes. Bon, cette fois, quand Jérôme nous dit de déchausser, on déchausse. 

J’ai quand même ripé sur le rocher et mes fesses se retrouvent dans l’eau. Heureusement que j’avais enlevé le téléphone de ma poche sinon bonjour les dégâts. Et vive le short Patagonia easy to dry! 

Jerome nous avait annoncé que la fin serait interminable, il n’avait pas menti. 

Hell Bourg ne s’appelle pas l’enfer pour rien. 

Elle se compose ainsi : une descente raide – encore plus raide que tout ce qu’on a fait depuis ce matin -, la passerelle, une montée puis une montée bitumée de 3km puis une descente puis une dernière montée. Déjà, ça fait super envie ! 

La descente est en effet très raide mais sans rochers ou racines saillants, on peut donc dérouler en mode trail. 

La passerelle, pas de problème. 

La montée pour rejoindre le bitume est bien casse pattes encore et l’accumulation de la journée n’aide pas. 

Un shoot de chocolat et on s’attaque à la route bitumée, on puise dans les dernières ressources avant de descendre vers les anciens thermes qui ne fonctionnent plus depuis 1946 (découverts en 1819) et franchir une dernière fois la rivière (pour la journée en tout cas). 

Et on reprend une côte avec escaliers et, enfin, nous rejoignons Hell Bourg en terres de Salazie. 2 000 habitants, des voitures, des boutiques. Longtemps que nous n’avions pas vu la civilisation ! 

Notre gîte, La Mandoze (une dose en créole), bien sûr, est situé en haut d’une côte, ce ne serait pas drôle sinon. 

On sent tous le phoque, surtout les chaussettes. Et le dortoir de notre équipée à 8 prend vite un goût d’effluves mais la douche est là, c’est le principal !

En revanche, dommage qu’après cet enchaînement de marches et cette journée épuisante, Terres d’Aventures n’ait pas fait en sorte que nous soyons confortablement logés avec nos sanitaires privés et pas en compagnie d’une foule d’autres résidents… 

Vers 19h sonne l’heure du dîner, nous avons trop hâte ! 

Un vrai festin nous attend. Du riz bien sûr, avec un assortiment savoureux de poulet coco, gambas, gratin de citrouille et haricots du Cap Vert. Ça change un peu des lentilles. Côté dessert, un gâteau à la farine de maïs et son coulis (minuscule) de goyavier. 

L’ami Patrice, le tenancier, se sent pousser des ailes et entonne des chansons avec sa guitare. La voix pas très juste et des compositions qui m’inspirent guère. Avec Régis, on arrivera à s’échapper un peu avant la fin. 

+800 -1600

Trek Cirque de Mafate, done! 59 km et plus de 3 700 D+

Jour 7 :

Ce matin, c’est grasse matinée avec un réveil en douceur à 7h30. 

Il faut dire que les hostilités de la journée nécessitent une bonne récupération puisque l’ascension vers le refuge du Piton des Neiges est au programme !

Après un retard à l’allumage de notre amie Orléane, nous nous mettons en route vers 9h. 

Nous marchons une première partie quasi groupir puis, au bout de 3,5 km, Jérôme nous laisse filer selon nos vitesses, il nous annonce 1h30 d’ascension. 

Emmanuel prend la tête, je m’intercale avec Régis, Jean No suit puis le reste de la troupe. 

Nous savions que ce serait dur, c’est un bel enfer. 

Des racines grosses comme un éléphant, des cailloux de la taille de montagnes et des marches de géants*. Bref, on en bave. Avec Régis, on se demande même pourquoi on a payé pour faire ça. 

Au final, ça passe quand même. Bien caler son allure, prendre ses appuis avec les bâtons ou avec les mains quand les cailloux sont trop gros. 

Et on débranche le cerveau, on ne pense à rien. Juste respirer et mettre un pied devant l’autre. 

Étonnamment, dans ces ascensions, on préfère laisser la priorité à ceux qui descendent : un cadeau de respiration !

*toute exagération serait purement fortuite. 

Au bout d’1h20, on aperçoit Emmanuel. Ça veut dire que c’est l’heure du déjeuner une fois que le reste de la troupe sera là ! 

Après 3h d’ascension et 1200 D+, la pomme en apéro passe nickel. 

Nos acolytes nous rejoignent une quarantaine de minutes plus tard et nous « passons à table ». La salade de pâtes compte plus de légumes que de pâtes alors quand je vois Jérôme faire un sandwich banane, je le copie et je découvre. Franchement, ce n’est pas mal du tout ! 

Vers 14h, nous entamons le dernier tronçon vers le refuge du Piton des Neiges. 

Le programme : environ 1h30 de marche encore, des cailloux et un refuge qui s’éloigne tout le temps dès qu’on s’en approche. Comme Jérôme exagère rarement depuis le début et qu’il estime plutôt justement les temps, on n’est pas trop triste quand on voit en effet le refuge disparaître quand on pensait enfin l’atteindre. 

Mais nous aurons quand même sa peau en une petite heure pour le groupe de tête ! 

Je profite que le bloc sanitaire soit vide pour faire ma toilette de chat grâce à Régis qui, lui, n’a pas oublié son savon ni sa serviette. 

Je sens un peu moins le phoque. Quand la troupe est au complet, on rejoint notre dortoir, le 9, avec 9 lits tout pile sur 3 étages ! 

Plus qu’à tuer le temps en attendant le service du dîner à 18h30 comme, par exemple, en utilisant la gourde filtrante d’Orléane car l’eau n’est pas potable. Et contrairement à ce qu’annonçait Terres DAV dans son programme, info que j’avais vérifiée auprès de l’agence nantaise, Jérôme ne nous fournit pas de pastille. 

J’ai un petit mal de tête alors je ferme un peu les yeux en écoutant un podcast. 

Je me joins ensuite aux discussions du groupe dans la grande salle du refuge. 

Le temps file vite puisque le repas est servi dès 18h15. 

Pour ne pas changer du riz, accompagné d’haricots rouges, de poulet et d’un délicieux espadon coco combava. Par contre, côté dessert, une compote ananas en boîte guère appétissante. 

Le refuge c’est aussi les bouchons quand on est 50 pour 3 toilettes – en fait 2, puisque 1 est condamné, ça aurait été le luxe sinon – et 3 éviers pour se laver les dents. 

On prend son mal en patience, la nuit sera courte de toute façon. 

+1500

Distance parcourue : 9,37 km

Jour 8 :

Il est 3h45, le jour se lève. Ah non, en fait, juste nous. Objectif : atteindre le sommet du Piton des Neiges, planté à 3070m à la croisée des trois cirques (Cilaos, Salazie, Mafate), pour le lever du soleil prévu à 6h36. 

Départ à la frontale avec consigne de Jérôme : je passe devant, personne ne double, on y sera 10’ avant le sunrise. 

On se met donc dans ses pas pour grimper ces 600 D+. Le rythme est plutôt lent, cela permet de rester groupé. Certaines pauses sont un peu longuettes surtout à mesure que nous grimpons et le froid qui se fait plus saisissant. 

On atteint le sommet vers 6h16. Jérôme est un peu déçu car cela veut dire que nous allons attendre plus longtemps plein vent. 

Bon, les levers de soleil ne sont pas un truc dont je raffole et celui-ci n’est pas époustouflant mais cela reste une aventure sympa. 

Un peu moins sympa quand il s’agit de redescendre pour retourner au refuge. 

Heureusement, un chocolat chaud nous y attend ! 

Il reste à refaire le packetage, la queue pour « la toilette », comme dirait Orléane, et on est reparti pour un super programme. 

Je cite Jérôme : il nous reste 1200 D- à parcourir. Les 400 premiers sont des marches très raides. Les 700 suivants des marches un peu moins raides. Je lui demande pour les 100 derniers : de la route. 

Nous voilà tous avertis !

C’est vraiment le problème des treks. Tout ce qu’on monte, on doit le redescendre à un moment ou à un autre. Et vous l’avez compris, ce n’est franchement pas ma tasse de thé. 

Avec Régis, on descend en binôme tranquille. 3h de descente prévues, ça va être long ! 

Régulièrement, on doit laisser passer les participants de l’Ultra Trail de l’Océan Indien. Eux, ils font carrément ça en courant !

Finalement, pour les plus rapides d’entre nous, nous mettrons un peu moins de deux heures. Un véritable supplice pour les genoux et les pieds. Je n’ai jamais été aussi contente de voir le parking voitures.  

Nous voilà à Cilaos et ses 8000 habitants !

Il reste quand même 3 km de bitume à parcourir sous un soleil écrasant. Nous marquons un arrêt à Le Spot pour le déjeuner. 

Je me régale avec une délicieuse salade mozzarella sublimée d’un cocktail de légumes locaux qui éveillent mes papilles ! 

À 14h, on se pose enfin au gîte La Case Bleue après un dernier tronçon à pied d’une quinzaine de minutes. 

Action 1 : vider les affaires sales dans le panier à linge pour lavage. Certaines de mes chaussettes pouvaient marcher seules…

Action 2 : le bonheur de la douche pour laver la fatigue et la crasse. 

Action 3 : sieste. La nuit a été courte et peu profonde : la chaleur générée par le CO2 de 9 corps dormant dans le même dortoir, le mélange des odeurs de phoque, j’avais juste envie de m’arracher les cheveux tellement je me sentais poisseuse. 

Ensuite c’est instant détente : lecture, podcast, visite en ville pour certains. 

Jusqu’au retour de Jérôme vers 18h30 pour le programme de demain, aka journée de repos / transition. 

Un peu avant 19h, nos tenanciers du gîte servent l’apéro : du rhum of course et des samossas fromage à tomber. 

En entrée ensuite, un gratin de chouchous suivi de riz avec haricots / cari de gambas et civet de coq. Mousse au chocolat maison pour clôturer le repas. 

Certains se sentant un peu lourds, on conclut la soirée avec une marche digestive. 

Distance parcourue : 13,86 km

Distance totale Piton des Neiges : 23,23 km

600 D+ 1800 D-

Disclaimer : avec Régis, nous avons désormais tout à fait perçu l’intensité indiquée dans le programme Terres Dav. 

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